Frankenstein (2015)

          De février à juin 2015 à l’ENSATT, j’ai eu l’occasion de travailler sur l’adaptation fictive de Frankenstein, le célèbre roman de Mary Shelley. Ce travail a été réalisé dans le cadre d’un atelier avec les étudiants de scénographie. J’ai pour ma part travaillé avec Marlène Berkane. Nous étions encadrés par le metteur en scène Laurent Gutmann, qui a monté une adaptation du roman, le scénographe  Alexandre De Dardel et le réalisateur son Daniel Deshays.

          La première des questions auxquelles essaye de répondre Laurent dans ses créations est la suivante : Quelle est la nécessité de l’action ? Autrement dit : Quelle est la raison pour laquelle des acteurs, incarnant des personnages se retrouveraient en face d’un public ? Pour lui, la convention théâtrale et le quatrième mur ne suffisent pas. Je trouve que c’est une manière très habile de faire parler un texte, même ancien, à nos contemporains.
Il a donc fallu que nous nous posions nous aussi cette question. La réponse que nous avons trouvée : le docteur Victor Frankenstein conte au public son histoire afin de le prévenir des dangers de l’ambition et de la soif de gloire ; dangers qui sont toujours actuels.

          Le théâtre que nous avons choisi, Marlène et moi, se rapproche d’un théâtre de la sensation. Nous voulions faire ressentir les choses au public plutôt que les lui montrer. Il prendrait donc les points de vue (et les points d’écoute) de Robert Walton puis de la créature.
À ces fins, nous avons choisi un dispositif scénographique et sonore (diffusion et spatialisation) englobants qui incluraient fortement le public à l’espace de jeu.

         Parmi les dix scènes sur lesquelles nous avons plus spécifiquement travaillé, deux scènes se rapportent directement à l’éveil de la créature tout juste née : éveil aux sens et éveil au langage. Ce sont des thématiques que je trouve particulièrement intéressantes en son. Je vous propose d’écouter les versions «radios» de ces deux scènes, que j’ai nommées Éveil et Apprendre.

Avec les voix de Quentin Bardou, Mathilde Panis, Léo Grange et Tristan Cottin
Guitare : Thanh Nguyen, Drama köprüsü (morceau traditionnel turc), arrangé par Kevin Seddiki

Remerciements : Marlène Berkane, Alexandre Servage et Lorenzo Nieddu
Illustration de Marlène Berkane